Maison Francophonie Lyon

Bulletin d’information / Septembre 2023

Bulletin d’information 
Septembre 2023
ÉDITO

Voilà déjà trop longtemps que nous n’avons pu vous transmettre une lettre d’information sur la vie de notre association. Heureusement en cette rentrée un nouveau service civique nous rejoint (voir sa présentation) et grâce à lui nous pouvons reprendre le rythme de nos publications que je souhaite trimestriel. Il va également s’atteler à actualiser notre site et notre présence sur les réseaux sociaux ( voir encadré ci-dessous).

Cette Lettre vous donne les informations relatives à nos activités d’ici la fin de l’année. Toute suggestion de tel ou tel serait également bienvenue.

Je voudrais surtout insister sur la nécessité du combat que nous menons au sein du Réseau international des Maisons des francophonies. Il y a urgence à agir pour dénoncer le manque d’intérêt, particulièrement en France, pour la défense de notre langue et la francophonie. Le français est-il encore la langue de la République comme le dit notre constitution quand on constate l’usage croissant de l’anglais par notre Président de la République, nos entreprises ou universités, à la télévision, dans les publicités et logos… ? Comment comprendre, au-delà du ressentiment anti français en Afrique attisé par des gouvernants souhaitant trouver un bouc émissaire à leurs déficits de gouvernance, que successivement plusieurs pays francophones privilégient désormais l’anglais comme langue officielle ou d’enseignement, voire rejoignent le Commonwealth ? Comment accepter la paralysie de l’Organisation Internationale de la Francophonie ( OIF ) ? Vous trouverez en annexe à cette lettre un texte essayant d’expliquer ces situations et appelant à réagir.

Christian Philip

Présentation de notre nouveau service civique : Régis OUEDRAOGO

Bonjour à tous,

Je me présente, je suis Régis OUEDRAOGO, le nouveau service civique à la Maison de la Francophonie de Lyon. Récemment diplômé de l’université Jean Moulin Lyon 3, où j’ai achevé un master 2 en relations internationales et francophonie, spécialisé dans la prévention des risques et la gestion des crises dans l’espace francophone, je suis prêt à mettre mes compétences au service de notre mission commune.

Depuis un mois déjà, j’ai le plaisir et l’honneur de rejoindre l’équipe dynamique de la Maison de la Francophonie de Lyon, sous la guidance bienveillante de mon tuteur. Dans mon rôle, je suis chargé de l’accompagnement et du développement de diverses initiatives qui visent à promouvoir et à enrichir la présence de notre maison au sein de la communauté.

C’est un véritable plaisir pour moi de faire partie de cette équipe et j’ai hâte d’apporter ma pierre à l’édifice, tout en apprenant de chacun d’entre vous.

Je suis très enthousiaste à l’idée de contribuer positivement aux activités de la maison et d’instaurer des relations durables et enrichissantes avec chacun d’entre vous.

Au plaisir de collaborer et de bâtir ensemble l’avenir de notre Maison de la Francophonie.

Régis OUEDRAOGO

bureau@maison-francophonie-lyon.fr

ACTIVITÉS
Chers membres et amis de la Maison de la Francophonie de Lyon,

Nous avons le plaisir de vous présenter notre calendrier d’évènements pour les mois à venir. Ces évènements reflètent notre engagement continu à promouvoir la diversité et la richesse de la francophonie. Nous vous invitons à noter ces dates importantes dans vos agendas :

Octobre

Samedi 7 octobre

– Réunion des maisons françaises et européennes

– Objectif : Préparation de la rencontre des 9 et 10 novembre relative au Réseau International des Maisons de la Francophonie

– Lieu : Maison des associations, 5 place Saint-Jean 69005 Lyon.

Les adhérents qui souhaiteraient participer seront les bienvenus mais devront s’inscrire au préalable en adressant un mail à l’adresse bureau@maison-francophonie-lyon.fr

 

NOVEMBRE

Mardi 14 novembre

 

Conférence animée par George Haddad, ancien président de la Conférence des présidents d’universités, professeur émérite des universités, président de l’université Paris1 Panthéon Sorbonne (1989-1994, 2016-2020), ancien directeur à l’UNESCO.

La conférence portera sur le sujet : « Vers un humanisme du savoir, de l’action et de la coopération. Quel rôle pour la francophonie ? »

Elle se tiendra à la Mairie du 5ème arrondissement, annexe du vieux Lyon, au 5 Place du petit collège, 69005 Lyon.

Les Amérindiens et leur cuisine.

Exposition et conférence d’André Michel à la Mairie du 6ème Lyon

Mardi 28 novembre, 18h30 : Vernissage exposition

Jeudi 30 novembre, 18h30 : Conférence

Un dîner amérindien sera proposé dans un restaurant partenaire, restez connectés pour plus d’informations.

Nous espérons vous voir nombreux lors de ces rendez-vous qui promettent d’être riches en découvertes et en échanges

 

 

André Michel, peintre   ethnographe

Une vie de passions à partager –

Très tôt, le peintre André Michel avait des projets, que son pays natal la France, ne lui a pas permis de réaliser. Il était trop jeune, disait-on! En 1967 avec son jeune fils, il s’installe finalement au pied de l’Afrique, sous les tropiques, à l’île de la Réunion et à l’île Maurice.

À l’époque, il ne se doutait pas qu’une exposition à Montréal, en 1970, changerait son inspiration mais aussi son chemin de vie. Les hasards des rencontres l’ont amené à Sept-Iles, sur la Côte-Nord du fleuve Saint-Laurent où dans le bois, il croisa les Innus (Montagnais) qui l’ont adopté. Durant quinze ans, il partagera leur vie en forêt. Eux chassaient et pêchaient, lui, il les dessinait. Les Innus ont modelé sa personnalité et son engagement social.

Il vous racontera avec son accent toujours chantant de Provence et maintes anecdotes, son premier contact avec ce peuple, qu’il admire pour sa résilience. De ses longs séjours dans le nord Québécois, des habitudes de vie de ses amis dans la nature, des coutumes et traditions mais aussi de la sagesse, de la spiritualité et du devenir des Premières Nations.

André Michel est un artiste engagé. Ses relations étroites, depuis plus de 50 ans, avec les Premières Nations, lui ont permis de comprendre que dans l’histoire du Canada, elles avaient jusqu’à maintenant eu très peu de visibilité. Une mauvaise réputation s’est imposée à leur égard dans la population canadienne au cours des années, celle de l’image de « l’indien privilégié », cet « exploiteur du système » qui supposément ne paierait « ni taxes, ni impôts ». Aussi que seule une vision folklorique subsisté pour les étrangers.

André Michel, « l’indien blanc », ce métissé culturel qu’il est devenu, ne pouvait rester muet face à tant de généralisations. Dans sa conférence, il parlera aussi des clichés, des droits ancestraux, d’un objectif d’assimilation avoué qui perdure, de la « Loi des sauvages, devenu la Loi sur les indiens » de 1876 qui a mis les Premières Nations en tutelle tant individuellement que collectivement. Il vous amènera à réfléchir. Y-a-t’ il vraiment un avantage à vivre dans une réserve? En fait, il répondra à toutes vos questions.

Le peintre ethnographe qu’il est devenu, expose régulièrement aux quatre coins de la planète. Il est aussi le fondateur de plusieurs musées au Québec dont le Vieux- Poste, le Musée régional de la Côte-Nord, le Shaputuan qui est le musée du Peuple Innu à Sept-Îles, du Musée des beaux-arts et de La Maison amérindienne de Mont-Saint-Hilaire où il réside aujourd’hui.

Cette conférence sera suivie d’une courte présentation de la mission et des activités de La Maison, autochtone de Mont-Saint-Hilaire, par sa directrice, madame Chantal Millette.

Sites internet : www.andremichel.ca et www.maisonautochtone.com

Questions / Réponses sur la francophonie, Christian Philip 
On m’a demandé de répondre à quelques questions sur mon engagement et mon expérience concernant la francophonie. Je vous propose de prendre connaissance de mes propos…

1. J’ai toujours été convaincu que le français portait une culture et des valeurs qui en faisait, même s’il n’a pas vocation à être parlé par tous et partout, même s’il n’est plus une langue dominante, un vecteur important pour défendre la diversité culturelle et linguistique qui seule peut permettre une mondialisation équilibrée et respectueuse des nations composant le monde d’aujourd’hui, d’où mon combat pour la francophonie.

Mon engagement est venu tôt quand, jeune président de l’Université du Mans j’ai eu la chance de rencontrer Michel Guillou, alors président de l’Université de Créteil. Avec lui nous mènerons le combat conduisant à la création de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Plus tard je l’aiderai à mettre en place à Lyon une chaire « francophonie » devenue l’Institut international de la francophonie (2IF).

2.  J’ai été fortement déçu par l’exercice des fonctions de Représentant personnel et c’est pourquoi au bout de 18 mois j’ai demandé à reprendre un poste de Recteur.

Le Président Sarkozy était je pense convaincu de ce que la francophonie pouvait apporter, mais il n’avait pas le temps de s’investir (crise financière de 2008). La cellule diplomatique de l’Elysée comme le Quai d’Orsay ne manifestaient aucun intérêt pour la Francophonie, exception faite du Bureau des affaires francophones (on voit bien avec un simple Bureau que la francophonie n’est pas une priorité !).

Oui la France, et depuis longtemps, ne défend pas notre langue et ne s’intéresse pas à la francophonie, considérées comme des combats du passé. Être moderne c’est pour eux s’intégrer à la langue et à la culture anglo-saxonne. Or oui le français et la francophonie sont une chance pour notre pays, un facteur d’influence à condition de l’inscrire dans le défi de la diversité culturelle et linguistique.

3. Les contacts pendant le temps où j’ai exercé ces fonctions de Représentant personnel m’ont montré combien il y avait une appétence pour le français et la francophonie et pas seulement dans les pays où le français est langue maternelle ou officielle. Une attente…et une frustration devant l’inaction de la France, la disparition des soutiens financiers aux Alliances françaises, Instituts culturels ou lycées français à l’étranger, aux associations engagées pour promouvoir français et francophonie.

L’OIF m’est apparue, même si à cette époque la personnalité d’Abdou Diouf lui donnait lisibilité et crédibilité, un cadre creux. Son faible budget ne lui permettait pas de conduire des actions ambitieuses. La simple participation institutionnelle l’emportait en effet…et rien n’a changé depuis ! Au contraire !

4. Si la francophonie est souvent décriée comme un outil post colonial et suscite le rejet de la jeunesse africaine ( il faut bien le constater ) cela tient à ce que notre pays n’a jamais voulu et su défendre une francophonie plurielle et ouverte. Nous soutenons des gouvernements malheureusement souvent corrompus, nous n’avons cessé de diminuer bourses aux étudiants et visas, nous n’avons pas su aider à un vrai développement… Comment dans ces conditions convaincre que la Francophonie serait une chance ? Et si nous Français nous ne croyons pas que la francophonie est une chance, pourquoi d’autres se mobiliseraient pour la promouvoir ?

5. Le Sommet de 2024 est la dernière opportunité pour enfin ouvrir un débat sur le français et la francophonie. Je souhaite que toutes les ONG, et elles sont heureusement nombreuses, se mobilisent en ce sens. La société civile en France, les sociétés civiles dans bien des pays, sont les derniers défenseurs du français et de la francophonie. Manifestons-nous !

Pourquoi ne pas proposer au Président de la République une convention citoyenne sur le français en France et sur la francophonie ? Exigeons la création d’un ministère délégué auprès du Premier Ministre pour mener une politique interministérielle. Engageons une relecture et une actualisation de la loi Toubon de 1994 avec un vrai mécanisme de sanction en cas de non-respect et en nous inspirant de la loi 96 votée l’an dernier au Québec pour défendre l’usage du français dans « la belle province ».

6. Le français existera toujours. Il restera notre langue maternelle mais si nous ne réagissons pas il ne sera plus la langue de la vie en société. Voyez déjà tous les logos, publicités, émissions utilisant l’anglais pour faire moderne. Constatons le nombre de filières universitaires qui se développent tout en anglais, l’utilisation de l’anglais par nos grandes entreprises et ce même en France et entre Français.

Dans les pays francophones, et partout dans le monde, ce sera la même chose, aggravée par le fait que le manque de professeurs d’écoles parlant français, et pas seulement de professeurs de français, particulièrement en Afrique subsaharienne, est préoccupant.

7. Pourquoi le Réseau international des Maisons des francophonies ? Pour mobiliser la société civile qui est le seul ressort dont nous disposons désormais pour défendre le français et la francophonie puisque la France, hormis dans les discours, ne s’investît plus. Parce qu’il y’a une attente de nombreux acteurs sociétaux et culturels en France et dans le monde qui attendent un sursaut.

Maisons des francophonies avec un « s » pour montrer que nous nous inscrivons dans le combat pour la diversité, que selon le nombre de locuteurs de français dans un pays donné la francophonie sera vécue différemment, chacun à sa manière. Un « s » pour signifier que la francophonie ce n’est pas seulement celle vue de France mais celle que savent préserver et promouvoir ceux qui ailleurs dans le monde, malgré notre indifférence, croient encore au français, à la culture et aux valeurs qu’il porte.

Christian Philip

Rencontre à Ottawa des Maisons américaines et canadiennes du RIMF. 14 septembre 2023

Ici Marcel Morin, Directeur de la Maison de la Francophonie d’Ottawa, avec Christian Philip et Michel Robitaille co-Présidents du RIMF.

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